Publié dans Humeurs

Assise sur mon trône – un an plus tard

Quoi de plus beau que de revenir après une très longue pause (mais bon tu dois commencer à t’y faire avec moi) pile un an après ce grand chamboulement dans nos vies, pile un an après ce jour, où, assise sur mon trône, j’apprenais que nous serions parents pour la deuxième fois .
Je suis comme ça, je vais, je viens, et puis, je n’ai pas envie d’écrire parce qu’il faut écrire, ou bien me sentir obligée de le faire pour faire du contenu, pour vendre, pour plaire. J’écris parce que j’aime ça, parce que j’aime prendre le temps de poser les mots, de choisir les bons termes. Je me sens bien trop vite dépassée par les événements, même à 28 ans, et, le peu de confiance que j’ai en moi me pousse très souvent à me taire plutôt que d’écrire des choses dont je pourrai trouver la plume plus que médiocre par la suite.

Cette date anniversaire me semblait parfaite pour revenir, pour réécrire, pour lâcher, ici, un petit bilan de nos vies, de ce merveilleux chamboulement qui a détonné dans nos vies. J’avais comme l’envie de répondre à toutes ces questions que je me posais il y a un an.

Ce même 18 Mai, une année plus tôt, assise sur mes W.C., j’étais totalement perdue. Les interrogations se multipliaient dans ma tête. Je ne savais pas si je devais exploser de joie ou fondre en larmes. Un enfant, ça change tout, alors deux? Comment allions-nous gérer l’imprévisible? Moi qui aime que tout soit programmé à l’avance, prévu. Moi qui ait besoin que tout soit bien clair, précis, posé. Je tombais né à né avec l’imprévu… Pour la première fois, je devrais surmonter mes peurs et mes angoisses à ce sujet, mais c’était sans compter sur mon esprit perturbé.
Trop de questions d’adultes responsables s’entassaient à la porte de mon cerveau bien loin d’être assez mature pour y répondre…
Comment allait réagir Zarico? Comment gérerions-nous la place dans un appartement qui ne contenait que deux chambres? Comment allait se passer cette grossesse?

Finalement, j’ai pris très vite une assez grande décision qui ne me ressemble pas du tout. J’ai décidé d’avancer au jour le jour. « Tout irait bien », voilà ce que je me suis dit. J’ai pris les choses telles qu’elles venaient. J’ai appris à apprécier chaque instant. Pour la première fois depuis très longtemps je me suis sentie sereine, et, un an plus tard, c’est toujours le cas.

Zarico a très très bien accepté sa sœur, bien mieux que ce que j’aurais pu imaginer. Bien sûr, il nous en a fait voir, il y a eu des moments difficiles, il voulait montrer qu’il était toujours là, qu’il ne fallait pas l’oublier. A force de patience, d’écoutes et de discussion, tout est rentré dans l’ordre et la vie n’est que plus belle. Il adore sa sœur et est très présent pour elle. Il a toujours de petits gestes sincères et plein d’amour envers elle. Quand à Lady, elle n’a d’yeux que pour lui. Dès qu’elle l’aperçoit, son regard s’illumine et elle éclate de rire. Elle pourrait le regarder des heures.
Certainement que ça ne durera pas, mais pour le moment, je me nourris de leur amour contagieux.

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Finalement, l’appartement n’est pas trop petit, nous avons fait de la place et l’arrivée de notre quatrième petite colocataire s’est faite très naturellement. Pour le moment, elle dort encore dans notre chambre, mais, d’ici quelques semaines, elle devrait rejoindre son frère dans leur chambre commune.

Avoir un enfant a changé ma vie et mon quotidien. C’est certainement la plus belle chose qui me soit arrivée.
Avoir un deuxième enfant a changé ma vision de la vie, je relativise tellement mieux tout ce qui se présente à moi. Elle a réussi à me donner une merveilleuse leçon, la plus grande sans doute. On ne peut pas tout prévoir, mais parfois, l’imprévisible apporte de merveilleuses choses. Elle aura réussi à me changer. Moi, grande angoissée de la vie, moi qui avait peur que tout coule à travers mes doigts, s’enfuient pour ne plus revenir, j’ai appris à lâcher prise. Je prends désormais les choses telles qu’elles viennent et m’en contente.

Je le vois, et mon entourage, également. Je ne suis pas sure que beaucoup comprennent ce changement de comportement. Il faut dire qu’il y a plus d’un fossé entre la maman que j’ai pu être lors des premiers mois de Zarico et celle que je suis aujourd’hui.
Je crois que je peux dire aujourd’hui, avec certitude, qu’à l’arrivée Zarico, mon deuil n’était pas totalement terminé. Je m’angoissais de tout, j’avais peur, peur qu’il lui arrive quelque chose, que je ne sache pas faire correctement, peur de ne pas l’aimer comme il faut, de ne pas me comporter comme il se doit. J’avais peur qu’il s’en aille sans que je ne puisse le retenir. J’étais tellement terrifiée de le perdre que j’en ai perdu le temps de profiter. J’ai oublié de savourer chaque instant avec lui tellement je restais focaliser sur le fait qu’il puisse lui arriver quelque chose. J’ai oublié d’être une maman, tout simplement. Aujourd’hui, je m’en rends compte, et ça me rend tellement triste. J’ai l’impression d’avoir gâché des instants précieux à ne pas vouloir trop me laisser vivre, à ne pas vouloir trop en profiter, peut être à trop vouloir m’y attacher de peur que, lui aussi, j’en vienne à le perdre.

La naissance de Lady m’aura apporté beaucoup de choses, et, un an après cette nouvelle fracassante, je peux dire que je ne suis plus du tout la même. Dorénavant, je profite un maximum de mes enfants. Je ne veux plus gâcher mon temps à me poser des milliers de questions, je veux profiter, un point c’est tout.
Bientôt 4 mois que nous vivons ainsi et, pour rien au monde, je ne changerai cette nouvelle philosophie de vie.
Voilà, un après ce monumental coup de tonnerre dans nos vies, un an après ce pipi sur cette bandelette, un an après ce mystérieux, merveilleux et flippant « enceinte », je peux t’assurer que la vie n’aura jamais été aussi jolie.

Publié dans Humeurs

Lettre à Pôlo

Cher Pôlo,

Il y a quelques années, 4 ans en fait, jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse se connaître aussi bien, même si, je dois l’avouer, tu sais me surprendre tous les jours ces derniers temps.

A l’époque, j’étais pleine d’espoir, jeune, très jeune, naïve, beaucoup trop et remplie de projets pour l’avenir. Je sortais de 5 ans d’études. Du haut de mes 22 ans, j’étais prête à entrer dans la vie active. Je vivais déjà avec M’sieur Stache depuis un an, et j’allais dorénavant pouvoir travailler, pour de vrai.
Je n’ai jamais été feignante, enfin pas pour le boulot en tout cas. Depuis le début de mes études, j’avais toujours réussi à me débrouiller et trouver des petits jobs pour me payer mes sorties mes bouquins d’études. J’ai travaillé dans les écoles comme surveillante, j’ai fait de l’aide aux devoir dans le collège de mon quartier, j’ai gardé des mioches, j’ai été femme de ménage et j’ai même bossé dans une compagnie d’assurance… Bref, je me suis toujours démerdée, et je n’ai jamais eu besoin de toi pour ça.

Quand j’ai obtenu mon diplôme, je dois te l’avouer, je n’ai pas trop su par où commencer et tu étais mon plus grand espoir. On m’avait conseillé de venir te voir, on m’avait dit que tu saurais quoi faire, que tu m’aiderais. Alors, je me suis tournée vers toi, bras tendus, toujours pleine d’espoir, certainement trop aveuglée par ce joli bout de papier où il était inscrit en lettres noires à caractère gothique classouille « Master ».
Tu allais m’aider à me lancer dans la vie active, c’était sûr. Je n’avais aucun doute là-dessus…

Est arrivé le moment de notre rencontre. J’étais tellement nerveuse. Les mains moites, je me suis dirigée vers notre lieu de rendez-vous. J’étais arrivée en avance, histoire d’être sure de ne pas te rater. Tu étais en retard, histoire de me faire languir, sûrement. Ça, l’histoire ne le dira pas.
Tu t’es enfin présenté. Nous avons beaucoup parlé. Tu m’as demandé mon âge (trop jeune à ton goût), mon parcours, mes attentes, mes envies, mes projets. Tu étais très curieux.

Puis tu t’es tu.

Tu as poussé un long soupir.

Tu m’as regardé et tu m’as dit ces mots qui raisonneront à jamais dans ma tête « Mais ma pauv’dame, qu’est-ce que vous voulez que je fasse pour vous? ».
Toi Pôlo, celui qui était censé m’aider à me lancer dans la vie active, tu m’as sorti ça texto. J’avais 22 ans, et à cet instant précis, tu as brisé tous mes rêves. Tu m’as sorti franc jeu, que mes études ne me serviraient à rien dans le « contexte actuel », quel contexte? Que le secteur culturel était totalement bouché, que j’avais trop d’années d’études pour intéresser un employeur, qu’il faudrait que je songe à une reconversion, 2 semaines après l’obtention de ce putain de diplôme.

Je suis partie, les yeux plein de larmes et le cœur plein de colère. Pour une première rencontre, ce fut un désastre. Je rentrais chez moi avec plus de questions que de réponses.

Mais toujours aussi jeune et naïve, je voulais te montrer que tu avais tord. J’ai cherché de mon côté. Je n’ai rien trouvé, comme tu dois t’en douter. Je ne savais pas par quel bout prendre les choses. Alors, en attendant, j’ai gardé des enfants, j’ai continué les petits boulots. Je sortais de 5 ans d’études et j’étais vouée à enchaîner les petits jobs étudiants, de quoi rager quelque peu…

Un an plus tard, force était de constater que c’était peine perdue. Je songeais à cette foutue reconversion sous le poids du jugement de mon entourage. On me trouvait des métiers à ma place, on me donnait des « conseils », comme postuler à des annonces d’agent de caisse, de guichetière ou autre. Je n’y avais pas songé, tiens (sarcasme). Sauf que la réponse était toujours la même « vous avez trop d’années d’études pour prétendre à cr poste ».

On en était là, j’avais fait trop d’études. Tu sais, mes parents m’ont toujours dit que pour m’en sortir dans la vie, il me fallait un « bagage », le plus lourd que je puisse avoir. Je les ai écouté, j’en arrive à me demander si j’ai bien fait.

Au bout du bout, je me suis tournée vers le Service Civique, à 24 ans. Ce n’était pas l’idéal, mais il me fallait de l’expérience, parce que ça aussi ça pêchait dans mon dossier. Je n’avais pas assez d’expériences pour travailler, mais on m’empêchait de travailler pour me forger une expérience qui me permettrait de travailler. Le coup classique du serpent qui se mord la queue.
J’avais enfin réussi à trouver un boulot qui me plaisait. Ce n’était pas cher payé, pas cher du tout, du tout, d’ailleurs, 600€ par mois, pour abattre un travail monstre, mais je m’en fichais, je travaillais enfin dans MON domaine. Je m’éclatais!
On m’avait dit que le Service Civique, c’était bien mais que le gros soucis était que ça ne me m’ouvrirait aucun droit aux allocations chômage, le temps de me retourner, quand viendrait le temps de te retrouver pour me non-aider à trouver un nouvel emploi.
Ça m’était égal, j’avais un emploi, où j’apprenais plein de choses, où je faisais ce que j’aimais. Je touchais enfin du bout du doigt le métier de mes rêves. A la fin de cette expérience, mon employeur m’a gardée 6 mois supplémentaires en me faisant miroiter le Graal, un CDI. J’avais espoir, grand espoir. Je continuais à faire ce que j’aimais, et j’acceptais en plus des tâches ingrates, qui ne correspondaient pas du tout à mon profil. J’étais prête à à peu près tout pour rester tant j’aimais ce que je faisais.

Mais toute bonne chose a une fin paraît-il. Au bout des 6 mois, on m’a remercié, dit que j’avais fait du très bon travail, qu’on aurait aimé me garder mais que les coupes budgétaires en avaient décidé autrement.

Je suis donc revenue te voir. Cette fois-ci, je savais à quoi m’attendre. Je t’ai donc retrouvé sans surprise, tel que tu étais la première fois. Tu ne m’a servi à rien à part m’enfoncer un peu plus. Les réflexions ont fusé « je ne peux pas faire grand chose pour vous », « quelle idée de faire ce genre d’études aussi! », « Ah! La Culture… C’est bien joli, mais ça sert à rien! », « Vous travailliez aux Archives? Vous enleviez des trombones, c’est ça? ». Qu’est-ce que tu voulais que je te dise…

Sauf que, cette fois-ci, j’avais le « droit » au chômage. Encore une fois, j’ai été bien naïve. Je pensais qu’il suffirait de te constituer bien sagement le dossier que tu me demandais. J’ai fait ça dans les règles de l’art, je n’avais rien oublié. Tout y était. Tu m’as dit que c’était parfait, que les allocations commenceraient à être versées le mois suivant. J’étais soulagée, ça me laissait le temps de chercher un peu plus sereinement sans craindre des fins de mois trop difficiles.

Ce que tu as oublié de me dire, c’est que je dépendais d’une collectivité territoriale, et que ce n’était, du coup, pas à toi de me payer. Tu m’as donc laissé pour seul mot, quelques semaines plus tard, que je n’étais pas éligible pour le droit aux indemnités chômage.

Panique, pleurs… 26ans, Un enfant en bas-âge, 3 bouches à nourrir, un seul salaire, un appartement à entretenir, des factures…

Le temps de se calmer, nous entamions des recherches, pour finir par comprendre que c’était à mon ancien employeur de me régler mes indemnités chômage, chose que tu n’avais pas stipulé dans ta bafouille. Le temps de faire toute la paperasse, de récupérer et d’envoyer le dossier, que tu avais oublier de me rendre, j’ai enfin pu être payé, 2 mois et demi plus tard.
Je n’avais pas pour autant arrêté de chercher un boulot. J’en avais trouvé un d’ailleurs. Celui-ci, ne me plaisait pas plus que ça, pas du tout même, il était dirons-nous alimentaire, mais c’était un CDD de 6 mois, je n’allais certainement pas cracher dessus. J’étais largement sous-payée par rapport à mes études qui ne servent à rien. L’employeur m’avait prévenue, j’avais accepté. C’était le deal.

Nous voici donc, le 15 décembre 2015, j’ai 27 ans, je suis de retour chez toi depuis le 1er novembre 2015. Nous nous sommes revus, tu m’as dit que tout irait bien, que ça irait vite, que tu ferais en sorte d’accélérer les choses « vu mon état », tu es fin observateur, tu as vu que j’étais enceinte.
Pour notre dernier rendez-vous de retrouvailles, j’avais tout préparé religieusement, c’est que je commence à te connaître avec le temps. Tu étais d’ailleurs surpris que tout soit là, tu m’as répété que c’était rare. Cette fois-ci, je t’ai trouvé étonnement cool, aucune réflexion, hormis le fait que je n’avais pas beaucoup de prétention quant au salaire que je demandais.
Tu m’as fait rire. Tu m’as regardé, étonné, je t’ai expliqué qu’après 4 ans de recherches, j’avais revu mes exigences à la baisse, voir que je n’en avais plus aucune. Je vois encore la pitié et l’étonnement dans ton regard quand je t’ai dit que je voulais simplement trouver un emploi.

Je suis sortie presque confiante. Tu m’as promis que ça prendrait tout au plus 15 jours.

Tu m’as encore menti.

Nous sommes le 15 décembre et, ça fait un mois et demi que tu me fais tourner en bourrique. Tu demandes des pièces manquantes à mon dossier, pièces que je voulais te donner durant notre rendez-vous mais que tu as jugé inutiles. Entre chaque demande d’ajout de documents, 10 à 15 jours se passent, avant que tu m’en redemandes d’autres.

Tu sais Décembre, ce n’est pas vraiment la meilleure période. Comme tu t’en doutes, c’est Noël. « Grâce » à toi, on a dû se serrer la ceinture encore plus que d’habitude. Grâce à toi, on ne peut pas gâter les gens qu’on aime comme on le voudrait, mon fils le premier. Je suis encore venue te voir pas plus tard que la semaine dernière, j’ai failli pleurer, mais je me suis retenue quand tu m’as dit qu’il fallait encore attendre 2 semaines avant d’avoir une réponse. 2 mois, 2 mois que l’on survit, parce que tu me fais ton coup des « pièces manquantes ». Je vais finir par croire que tu m’aimes et que tu ne peux pas te passer de ma présence.

Entre temps, c’est posé le soucis du congé maternité, car bien sûr, ta pote la CPAM a besoin de mon attestation d’inscription chez toi pour pouvoir percevoir mes indemnités journalières, mais ça c’est une autre histoire…

Mais tu sais quoi? Le pire dans l’histoire, c’est que j’ai honte. J’ai 27 ans et pas d’emplois stables. J’ai étudié 5 putains d’années pour m’en sortir, pour QUE DALLE.
Quand je vais te voir, j’y vais la tête baissée, enfouie dans mon écharpe.
Je n’ai qu’une trouille, c’est qu’on me demande ce que je fais dans la vie.
Je n’ai qu’une angoisse, c’est que le sujet et-si-on-parlait-de-l’avenir-de-Charlotte-en-parlant-d’elle-à-la-troisième-personne-comme-si-elle-n’était-pas-là soit mis sur le tapis aux repas de famille.
Mon stress? Que la cousine Machine, ou la tante Truc me demande si j’ai ENFIN trouvé un emploi, avant de leur répondre « non », et de voir la pitié/ le dégoût/ voir se dessiner « Mon Dieu, quelle feignasse celle-là! » dans leurs regards désapprobateurs.
On me conseille, on me dit quoi faire, on me propose des solutions débiles. Comme si, je ne savais pas tout ça. Comme si c’était si simple.
J’ai cette impression irrépressible d’être la feignante du coin, qui ne cherche pas de travail, qui se contente de vivre sur le salaire de son mec, uniquement bonne qu’à se reproduire. Je sais très bien que certains le pensent.

Alors, Pôlo, sache que je ne te remercie pas. Ô non! Tu pourrais me dire que j’exagère, que grâce à toi, je vais toucher de l’argent sans rien foutre. Mais crois-moi, je m’en fiche de ça. Alors, oui ça va m’aider à manger, à faire vivre ma famille, mais ça s’arrêtera là. Mon égo en prend un coup, à chacune de nos rencontres. Je me rends compte que je me suis totalement plantée. J’ai voulu suivre ma passion. J’en suis arrivée à me dire que j’ai perdu 5 ans de ma vie à plancher, à bosser, à me coucher à pas d’heures pour engranger le plus possible de savoir et m’en sortir avec ce foutu bout de papier qu’on appelle diplôme.
J’ai 27 ans, aucun avenir professionnel, sauf si je me lance dans une reconversion. J’ai deux enfants tu sais, ce n’est pas si simple, même si beaucoup le pensent. Ce n’est pas non plus une question de feignantise, comme certains le penseront.
Ça demande du temps, de la patience, du courage, de la motivation, et je ne suis plus sure d’avoir tout ça en poche. Pourtant à écouter mes proches, c’est si simple, « Passe ton CAPES [entendre = c’est facile, comment tu n’as pas pu y penser avant], comme ça tu seras tranquille [il te suffit de claquer des doigts et c’est bon, tu dois pas être si con que ça] et puis tu auras les mêmes horaires que M’sieur Stache [deux feignasses, vous serez complémentaires, youhouh!]. Ils ont raison, et je ne vois que ça à faire, sauf que pour ça, il nous faudrait un peu plus d’argent, parce que les études ça coûte chères. Encore cette foutue histoire du serpent qui se mord la queue.

Je te demanderai bien conseil, mais quand je le fais tu me dis « Oh, avec 5 ans d’études, vous devez mieux savoir que moi! ».

Voilà Pôlo, j’ai 27 ans, je suis sans emploi, un enfant et un à venir et je suis totalement perdue.

Publié dans Humeurs, Premiers pas de maman

Allaitera, allaitera pas? Et si on me laissait faire mon choix?

Ah, l’allaitement, la grande question du siècle. Alors « elle allaitera-t-y? ».

Lorsque tu tombes enceinte, c’est très souvent la deuxième question que l’on te pose après celle de la préférence du sexe de bébé. Et tu te retrouves vite, bien malgré toi, au milieu d’une guerre de clan, façon Game of Throne.

Je te plante le décor, d’un côté la famille Tits-Nipples et, de l’autre, la famille Teats-Bottles. Ils ne se battent pas pour le trône de fer ceux-là, non. Ils se battent pour le trône de lait. Ils se foutent sur la tronche pour savoir quel lait tu donneras à ton bébé. Oui, oui, TON bébé.
L’une te vantera les mérites du lait de nichons, sans concession, celui qui fera de toi une Wondermum, celle qui ne pense qu’au meilleur pour son enfant, avant même que tu n’aies eu le temps de répondre ; l’autre prônera la tétine en silicone, plus pratique, moins avilissante, moins égoïste pour le papa, plus 21ème siècle, celle qui te permettra de chanter « Libéréeeeee! Délivréeeeee! » avant d’aller te coucher parce que tu n’auras pas à dégainer ton nibard la nuit tombée.

Chacune a ses arguments, ses tactiques. Chacune se réclame d’être la meilleure pour accéder au trône de lait. Elles veulent y arriver par tous les moyens, jusqu’à t’embobiner, te faire perdre la raison.

Oui, mais, ce qu’elles n’ont pas compris, c’est que NORMALEMENT, c’est TON choix, à toi. Et qu’elles n’ont rien à redire. Normalement.

Je dis bien normalement. Car comme toujours dès lors que tu as un enfant, on se sent obligé de se mêler de ta vie, de tes choix. Le plus souvent on aime même décider à ta place. Tu veux une fille parce que tu as déjà eu un garçon, tu dois allaiter parce que c’est ce qu’il y a de mieux pour ton bébé, tu dois biberonner parce qu’on ne t’imagine pas allaiter, tu dois faire ci, tu dois faire ça. Et surtout, surtout, FERME-LÀ! Et fais ce qu’on te dit!

Bon, je m’emballe un peu. Je fais ma journaliste. Les Tits-Nipples et les Teats-Bottles sont un peu plus fins que ça. Ils s’immiscent comme des serpents dans ton esprit et le retourne totalement.
Tu me diras que je suis indécise aussi, que je pourrai avoir un choix arrêté, allaitera ou allaitera pas, ce n’est quand même pas si compliqué que ça, non???

Sauf que, comme pour tout dans la vie, tout n’est pas tout rose ou tout noir. Il est des choix que l’on n’arrive pas à faire comme ça, en un claquement de doigt. Je dois avouer aussi que je me laisse vite décourager.

Pour Zarico, dès le départ, ce fut assez simple. Mon choix était fait. La question ne se posait même pas. Je n’allaiterai pas. Point. Sans doute par manque de maturité, peut être aussi parce que je n’étais pas totalement remise de tout ce qui m’était arrivé avant. Je ne saurai le dire.
Si en fait.
Plein de choses ont joué en la faveur des Teats-Bottles, ils n’ont même pas eu à prendre le pouvoir par la force.
Je suis issue d’une famille de non-allaitantes, enfin si, mais je n’en ai jamais vraiment vu. ma mère a biberonné, elle n’a pas eu le choix, des césariennes en urgence, des bébés en souffrance, une femme épuisée. Le biberon a pris le pouvoir par la force des choses. Je me souviens donc de ma maman, mon modèle, soyons clair, nourrir ma sœur au biberon. Il y a bien eu ma tante, mais ça ne m’a pas plus marqué que ça. Plus grande, il n’y avait pas d’autres « jeunes mamans » dans mon entourage adepte de l’allaitement maternel, toutes biberonnantes.
Une fois mon tour arrivé, je n’avais donc aucun modèle d’allaitement. J’étais la première à endosser le rôle de maman. Je n’avais aucune amie maman, enfin à l’époque.

Ce qui a également penché dans la balance, en faveur du silicone, c’est que je suis très très (très très […] très) complexée par ma poitrine. Pas du genre petit complexe du bourrelet sous le nombril alors qu’en fait il n’y en n’a pas, non. Le genre de méga complexe, celui, que même te foutre à poils devant ton mec, est un véritable enfer et te donne envie de pleurer. Ce genre là.
Je fais 1m63 pour un bon 90F/G, c’est impressionnant, trop. Puis, avouons le, madame Gravité ne m’aide pas vraiment à les aimer ces deux énormes machins qui pendouillent et se rapprochent de plus en plus du sol avec les années. Alors, devoir sortir ces « choses » pour nourrir mon tout petit Zarico était juste intolérable à mon esprit.

Au dernier moment, je fus tout de même tentée par la tétée dite d’accueil, sans doute sous le poids des jugements et des petites réflexions lancées par-ci, par-là…
« Tu n’allaiteras pas? Quel dommage! »,
« Nan, mais ne pas allaiter à cause d’un complexe à deux balles, c’est totalement con! »,
« On a toutes des nichons, c’est pas un mamelon qui va exciter tout le quartier »
(ça donne envie, hein?),
« Mais c’est tellement naturel! »,
« Ah… Pourtant, c’est le meilleur pour ton bébé, C’est pas ce que tu veux pourtant? »
.
Cette dernière phrase résonne encore en moi. Je ne voulais donc pas ce qu’il y avait de mieux pour mon bébé? Étais-je déjà considérée comme une mauvaise mère avant même qu’il ne soit né?
Non, il fallait au moins que j’essaie, même si je n’en avais pas vraiment l’envie. J’avais comme quelque chose à prouver aux Tits-Nipples… Je la ferai cette tétée d’accueil. Au moins, j’aurai essayé.
Bon, la nature en a décidé autrement. Un soucis au foi, une césarienne en urgence, un traitement lourd à prendre une fois Z. venu au monde, m’ont empêchée de tenter cette foutue tétée.
Non, il n’y avait pas d’autres moyens, comme l’on prétendu certains Tits-Nipples. C’était ça ou je crevais. Je n’allais pas mourir pour du jus de nichon.

Dorénavant, les choses ont changé. Pas mes nichons, rassure-toi, ils pendent toujours autant.

Par contre, j’ai mûri. J’ai réfléchi. Je me suis posée. J’ai lu, beaucoup. Je me suis renseignée, tellement plus que pour Zarico. J’ai pesé le pour et le contre.
Durant ces deux dernières années, j’ai tellement appris grâce à mon Zarico. J’ai appris à être maman, et j’en apprends encore tous les jours. Cette fois, je ne me lance pas dans l’inconnu. Je sais ce que c’est que d’avoir un nourrisson à la maison.  Je sais ce qui m’attend, même si un enfant ne fait pas l’autre. Je connais la fatigue, je connais le baby blues, je connais les joies, les peurs, les angoisses. Je sais ce que c’est que d’être parent.

Alors, cette fois, et contre toute attente de mon entourage, je vais tenter l’expérience allaitement. Pas pour les autres, pas parce que l’on m’y a poussée, pas parce qu’on me l’a conseillée. Pas parce que pour la société, c’est ce qu’il y a de mieux pour mon bébé et que l’on devrait toutes faire ça. Non parce que j’ai envie de tenter. Si ça fonctionne, tant mieux. Si ça loupe, tant pis.

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Crédit : SoeurdeMoi – Reproduction interdite

Encore une fois, j’ai eu droit aux réflexions blessantes, mais, dans le sens inverse cette fois. Tellement peu encourageantes, que la moi d’il y a deux ans aurait reculé sans sommation. Si mon cerveau suit bien (et toi avec) pour Zarico j’aurais dû allaiter, alors que pour Mogette je serais beaucoup mieux à biberonner.
J’en ai entendu des « Allaiter? Non, mais c’est pas pour toi!!! »,
« Je ne te vois pas du tout allaiter! »,
« Tu as l’air vachement sûr de toi, mais fais gaffe, je ne suis pas sûr que ce soit fait pour toi! »,
« Tu vas sortir tes nichons devant tout le monde??? »,
« Pfff, tu n’y arriveras jamais! Les crevasses, la fatigue tout ça, c’est pas pour toi! »,
« Ça me fait bien rire que tu dises que tu veuilles allaiter, honnêtement je crois pas que ça fonctionne! »
Encourageant n’est-ce pas? Alors, c’est sûr, ceux qui disent ça, je les connais, ils m’aiment, ils veulent ce qu’il juge le mieux pour moi. Oui, ce qu’ils veulent. Pas ce que je veux, moi.
Je suis sure de mon choix, sauf que pour que l’on me fiche la paix, j’en arrive à dire que « je veux juste tenter l’expérience ». Dans un sens, c’est le cas. Sauf que, ces paroles restent blessantes, et même si ce n’est pas dit dans ce sens, pousse encore une fois, la fille qui a peu confiance en soi à avoir encore moins confiance en elle….

Seulement, n’en déplaise, je veux allaiter. Avec quelques réticences quand même. Je ne tomberai jamais dans le jugement des Teats-bottles parce que je sais ce que c’est que de crouler sous le poids des reproches parce que « l’on n’a pas choisi le meilleur pour son bébé », parce que je ne suis même pas sure de réussir, de tenir la cadence. Je ne suis pas sur-humaine, et non, je ne me tuerai pas à l’allaitement, parce que j’ai une petite santé et que la maladie chronique dont j’ai hérité me fatigue déjà bien assez vite comme ça.

J’ai alors commencé à lire des bouquins. J’ai vite laissé tomber. L’ancienne biberonnante que je suis s’est trop sentie visée. Les leçons de morale à deux balles, trop peu pour moi. Des phrases m’ont terriblement choquée. J’ai biberonné, je ne le renierai jamais, et je ne regretterai jamais mon choix.

Alors quand je lis « allaiter c’est continuer ce que mon corps à commencé il y a neuf mois : nourrir SEUL mon bébé », ça me choque. Désolée.
Ça me choque, parce que je pense à M’sieur Stache. Alors oui, je sais, le papa peut faire autre chose. Mais non, nourrir son enfant, c’est important, c’est particulier, c’est fort. C’est un moment précieux, même « quand on donne le biberon ». Oui, Zarico a été nourri au biberon, et oui, contrairement à ce que l’on peut lire à droite et à gauche, nous sommes très (top) fusionnels, ces moments de biberons étaient des moments forts en émotion, plein de tendresse et d’amour, fort en complicité. Pour son papa, comme pour moi. Nous avons toujours été et seront toujours sur le même pied d’égalité. C’est donc pour ça, que, dès que je le pourrai, et contrairement à ce qui est dit dans ce bouquin, je tirerai mon lait, pour que, lui aussi, goûte à cet instant de fusion. N’en déplaise encore une fois aux autres.
Quand je lis « allaiter c’est ce qu’il y a de mieux pour votre bébé. Le seul parfaitement adapté à sa santé et sans huile de palme », je trouve ça affreusement accusateur, jugeant et parfaitement culpabilisant pour les mamans biberonnantes.
J’ai donc arrêté ces livres bien trop jugeant, moralisateur et bien trop éloigné de ma façon de penser et d’agir.

J’allaiterai comme je l’entends et pas comme on me dit de faire. Je n’allaiterai pas à la vue de tous, bien que « ce soit merveilleusement naturel et pas sexuel », je vis dans un quartier particulier, je ne sortirai donc pas mon nichon au milieu du jardin d’enfants. J’en ai vu des bonhommes se rincer l’oeil sur un nichon nourrisseur au parc. Je ne sortirai pas mon nibard en société, même devant la famille ou les amis, parce que, oui, mes seins me complexent, non pour moi sortir mon sein, n’est en rien naturel et je ne me sens pas de dégainer la marchandise devant beau-papa qui découpe le poulet. Je préférerai donc m’isoler ou, si ce n’est pas possible, tirer mon lait au préalable. Et, oui, je tirerai mon lait. Parce que c’est ma décision.
J’allaiterai le temps qu’il faudra, et surtout le temps que je pourrai. Je sais que mes douleurs articulaires vont revenir en force une fois Mogette venue au Monde. Les médecins m’ont prévenue. Dans ce cas, je ne sais pas ce que donnera l’allaitement. Je ne me pose pas la question, je verrai bien.

En attendant, dans mon Monde de Licornes et de Paillettes, je continue de rêver qu’un jour, toutes les mamans, biberonnantes ou allaitantes, puissent faire ce que bon leur semble sans qu’elles ne soient jugées, culpabilisées ou maternées. Qu’elles ne soient pas « forcées » de choisir un clan coûte que coûte.

J’ai été biberonnante, je serai allaitante, ou du moins j’essaierai parce que c’est mon choix.

Et vous?

Publié dans Humeurs, Papotage

Un petit bout de femme

J’ai voulu vous parler d’elle des milliers de fois, sans n’avoir jamais osé le faire. La pudeur certainement. La crainte de me dévoiler et de mettre à nu mes sentiments sûrement.

Il y a un petit bout de femme présent dans ma vie depuis longtemps. A vrai dire, depuis aussi longtemps que je m’en souvienne. Elle a toujours été là en fait. C’est normal me direz-vous.

Ce petit bout de femme fait partie intégrante de ma vie. Je ne l’imagine pas sans elle. Je ne pourrais pas en fait.

Elle ne paraît pas bien grande comme ça. Au premier regard vous vous direz même qu’elle a plus l’apparence d’un petit moineau tout frêle tombé du nid trop tôt. C’est peut être un peu vrai. Mais il ne faut pas s’y méprendre. Ce petit moineau est drôlement plus fort qu’il n’y paraît. A la connaître, vous seriez même étonnés. Il en a porté et supporté sur ses épaules des sacs d’enclumes, ce petit bout de femme. Sans jamais broncher. Il s’est relevé de nombreuses fois, seul (bien trop seul à mon goût d’ailleurs), sans ne rien demander à personne, quand des tas seraient restés à terre.

Quand on y réfléchit bien, ce petit bout de femme force l’admiration, mais pour ça, il faut parvenir à briser la carapace qu’il s’est forgé depuis bien des années. Ce tout petit bout de femme s’est construit tout seul. Elle est partie de rien pour arriver à ce qu’elle est aujourd’hui, une femme accomplie, pleine de ressources, d’ambition (parfois trop étouffée), de force et de convictions ; une personne dévouée et bien trop courageuse.

Ce petit bout de femme ne s’est jamais vraiment écouté. Tout ce qui a toujours et uniquement compté pour cette femme, ce sont « ses deux Bonnes Etoiles » comme elle les appelle.
Elle ferait n’importe quoi pour elles, pour leur bonheur et leur bien-être.
Elle pourrait soulever des montagnes pour elles. Elle l’a déjà fait, de nombreuses fois, trop sans doute, mais elle le referait des centaines de milliers de fois les yeux fermés.
Certains diront qu’elle en fait beaucoup trop pour ses deux protégées, qu’elle est trop présente dans leur vie, qu’elles sont trop fusionnelles. Elle s’en fout. Et, elle sait être une vraie tigresse contre quiconque essaierait de briser ses étoiles.
Alors bien sûr, ces Etoiles là, elles en ont profité, maintes et maintes fois, par manque de maturité, par inconscience même, trop habituées à ce que ce soit comme ça. Elles savent très bien qu’elles peuvent se reposer sur ce tout petit bout sans qu’elle ne dise rien. Quand j’y repense, c’est injuste, qu’elles ne s’en rendent compte que maintenant, ou du moins depuis peu.

Beaucoup profitent d’elle, et de sa bonté. Les anciens en sont conscients et le voient bien. Elle aussi, le voit très bien. Alors bien évidemment, elle râle parfois, elle se rebelle un peu, avant de se taire et de reprendre son rôle de protectrice familiale. Au fond, elle s’en fiche d’être reconnue, tout ce qu’elle veut c’est le bonheur de ses proches, bonheur qu’elle n’a pas toujours connu. Pourtant elle le mérite. Plus que quiconque même.
On lui en met plein la tête, et on ne lui pardonne pas grand chose quand elle, en laisse passer des milliers, aucun écart de sa part n’est toléré. Imaginer une seule seconde que la béquille, sur qui, tant de personnes se reposent, puisse crouler sous le poids est intolérable. Sur qui se reposer si la personne sur qui l’on compte pour tout s’écroule? Comment se relever si le pilier familial s’effondre?

A moi, il m’aura fallu quelques années pour le voir et parfois de m’en vouloir plus que de raison de l’avoir considérée comme une béquille juste parce que c’est normal. J’ai pris conscience de tout ce que ce petit bout de femme faisait réellement et de tout ce qu’elle assumait depuis trop d’années.
Sûrement parce que j’ai moi-même mon étoiles à protéger aujourd’hui. Je sais maintenant ce qu’elle a pu ressentir et je sais dorénavant la force, le courage, l’inquiétude et les montagnes que nous sommes prêtes à déplacer pour eux.

Sans elle, je ne serais rien du tout. Elle m’a toujours accompagnée, dans mes premiers pas, comme dans mes pires chutes. Elle m’a relevée. Elle m’a soutenue. Et encore aujourd’hui, c’est l’une des seule au monde avec qui je peux encore parler de la tristesse que je ressens d’avoir perdu un enfant sans qu’elle ne me juge ou qu’elle ne me dise de passer à autre chose.
Elle sait absolument de moi. Elle me connaît par coeur, même plus que moi-même parfois.

Son amour inconditionnel mériterait plus d’admiration et de reconnaissance. Mais, elle, elle donne c’est tout.
Je me répète à longueur de temps qu’il faudrait que je le la remercie plus souvent, qu’il faudrait que je lui dise plus souvent que je l’aime, qu’il faudrait que je lui montre un peu plus ma gratitude, qu’il faudrait…
beaucoup de « falloir », peu d’actions.

Je dois avouer que je suis du genre brute de décoffrage, et me mettre à nu comme ça, en parlant, ce n’est pas franchement mon fort. Je suis bien trop pataud des sentiments pour ça. Alors, je fais encore ce que je sais faire de mieux (à peu près) et écrire.

J’espère qu’elle me lira.

Parce que ce petit bout de femme, je peux le dire, c’est toute ma vie, et ce n’est pas donné  tout le monde de pouvoir dire ça.
Parce que quand j’y pense, ce petit bout de femme, c’est en fait une grande dame.
Cette grande dame, c’est un modèle, quoiqu’elle en dise.
Ce modèle, c’est ma maman.

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Publié dans Humeurs, Mumcha vous dit tout

Mon si petit grand…

Zarico,

Mon bébé, mon tout petit, ou devrais-je dire, mon grand… Parce que tu es grand maintenant, enfin c’est ce que tu me maintiens du soir au matin désormais.

J’aime encore à t’appeler mon bébé, c’est comme ça, je suis un maman, qui, malgré elle, voit son si petit garçon, grandir, évoluer, gagner en assurance de jour en jour, sans pouvoir rien faire. J’ai parfois l’impression d’être passive sur cette vie, sur notre vie, qui défile comme un TGV sous mes yeux paralysés par le temps qui passe. Je suis assise là, en 1ère classe, et je vois le paysage défiler, je te vois défiler, sans ne rien pouvoir faire. Je voudrais tirer sur la manette d’urgence. Stopper ce train fou.

Je voudrais arrêter le temps. Rien qu’un instant. Profiter de toi du plus fort que je puisse, plus que je ne le fais d’habitude. Prendre le temps d’observer chacun de tes gestes, chacune de tes mimiques qui me font tant rire, chacune de tes âneries qui amusent la galerie, chacun de tes cheveux blonds qui sentent encore si bon le bébé, d’observer tes yeux rieurs et pleins de vie, chacun de tes regards si lourds de sens.
Je voudrais que le temps se fige afin que je puisse plonger un peu plus longtemps que d’habitude mon nez dans ta nuque pour respirer ton odeur et la garder ancrer dans mon esprit.

Le temps file sous mes doigts incapables de retenir les jours qui s’échappent, et je te vois, toi, ma toute petite progéniture pleine de plis et de bourrelets, devenir ce petit garçon fin comme une asperge.

Tu grandis. J’en suis fière, tu sais. Je suis tellement fière du petit homme que tu deviens.

Tes progrès m’emplissent de joie. Et, à chaque nouveau pas que tu fais, c’est mon cœur de maman qui explose de bonheur, mais, qui, en même temps, se serre de te voir sortir de ta chrysalide petit à petit.

En un an, tu as tellement changé. Tu as raison, tu es devenu grand. Enfin, je préfère dire, un tout petit grand, si tu veux bien.

Tu as désormais 2 ans (presque et demi) et, je dois me rendre à l’évidence, les choses ont bien changé.

Tu parles de mieux en mieux, tu construis des phrases et nos conversations deviennent de plus en plus longues et plus riches de jour en jour. J’adore parler avec toi. Nos conversations n’ont parfois ni queue ni tête, mais qu’est-ce que l’on rit. Tu as toujours une expression bien à toi, une façon de dire les choses, un ton sur lequel dire un simple « Et oui! » qui me font fondre. J’aime ta petite voix qui ne gère pas encore son volume. J’aime quand tu chuchotes parce que je suis fatiguée, j’aime quand tu t’esclaffes en criant parce que tu es heureux de quelque chose, et souvent d’un rien.

Tu chantes les Beatles. Ce que tu les aimes ces Beatles. J’aime voir ton regard qui s’illumine quand papa met en route son tourne disque. J’adore t’entendre dire, lorsque tu regardes le vinyle, hurler « Ca touuuuuuurne! En route les Beatles! ».  Te voir remuer ta tête en accord avec la mélodie finit de m’achever.

Tu veux faire de plus en plus de choses tout seul. Et je n’ai pas intérêt à intervenir. Tu te déshabilles tout seul, t’habilles presque tout seul. Tu te laves tout seul. C’est certainement le plus dur pour moi. De te voir prendre de l’indépendance. De ne plus avoir tant besoin de moi que ça. C’est difficile pour une maman de ne plus avoir à aider son si petit à faire toutes ces choses.

Tu es désormais propre, nuit et jour. Un petit pas pour les autres, un grand pas pour toi. C’est surtout ça qui te fait te sentir si grand ces derniers temps. Tu me le répètes à longueur de journée.

Tu nous aides. Beaucoup. Tu aides à vider le lave-vaisselle, mets la table, vas chercher les yaourts pour le dessert. Des petites tâches du quotidien que tu es si fier d’accomplir et qui te rende « grand ». Je vois bien que tu es heureux quand tu les fais. Tu te sens responsable.
Quand je ne suis pas très en forme, tu te charges de porter le bac de linge sale, et m’interdit de m’en approcher. Tu remplis la machine et retournes poser le bac. C’est là que je vois que tu grandis. Lorsque tu participes à ce petit geste pourtant si anodin, en me répétant « non maman! A mal au dos! C’est Z. qui le fait! Et hop! », je prends alors conscience que, non, tu n’es plus un bébé, et que tu es très intelligent, que tu observes, que tu enregistres. 

Tu es tellement plein de joie. Tu cours, tu sautes, tu joues, tu bouges (trop), tu chantes (trop), tu parles (trop). Tu es souvent trop, mais ce que j’aime ça. Ce que j’aime voir le bonheur dans tes yeux, toujours un sourire accroché à ton visage. Je crois que je ne t’ai jamais vu bouder, ou du moins pas encore. Même lorsque l’on te dit non, tu trouves le moyen de rire (et de te jouer de nous avec ton charme irrésistible). Je crois bien, que je n’ai jamais vu quelqu’un d’aussi heureux que toi. 

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Je te regarde et je me dis que l’on a donné naissance à un merveilleux petit garçon. A un petit garçon plein de qualités. Plein de jolies qualités. Tu peux être parfois totalement insupportable, ça n’enlève rien à ton charme et à ta profonde gentillesse. 
Tu en as vécu des choses du haut de ton petit 2 ans. Tu as subi mes soucis de santé, mes baisses de moral, mes manquements à mon devoir quand mes articulations ne voulaient plus travailler. Ce n’est pas toujours facile pour toi, si petit bonhomme, du haut de tes 2 ans, de devoir faire « sans » ta maman parce qu’elle ne peut pas s’occuper de toi. Je m’en veux tellement, si tu savais, de ne pouvoir en faire plus quand mon corps me l’interdit. C’est ce qui me fait t’admirer encore plus. C’est ce qui me rend encore plus fière de toi. 

Ta vie va, encore une fois, être bien chamboulée d’ici quelques mois. Une petite chose va prendre place dans notre foyer, dans ce foyer que tu as rendu si merveilleux et si vivant. Tu vas devoir apprendre à partager du haut de tes 2 ans et demi. Partager ta maman, ton papa, ta chambre, tes jouets, tout cet univers, qui jusqu’ici t’était uniquement réservé. 
Ce ne sera pas facile, mais nous serons toujours là, papa et moi, et toute ta famille, pour t’aimer du plus profond de nos cœurs et pour t’aider à continuer de devenir la personne formidable que tu es déjà. 

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Ne change rien ou alors essaie de grandir un peu moins vite pour épargner le pauvre cœur de ta maman qui se tord dans tous les sens de te voir déjà si grand…

Publié dans Grossesse, Humeurs

La future multipare, cette bipolaire

L’article qui va suivre est tiré de faits réels. Toutes ressemblances avec une blogueuse légèrement atteinte du ciboulot seraient totalement fortuites. La rédaction a essayé de retranscrire les pensées d’une future multipare lambda angoissée de la vie.

TUM TUM!

(AH! Non! C’est pas ça…)

Cette jeune femme vient d’apprendre qu’elle attendait un enfant. Ce n’était pas prévu. Mais elle est heureuse, enfin elle croit, enfin elle est sure, enfin… Si, si, elle est heureuse. Assise sur son trône, elle se dit que c’est un peu tôt mais qu’ils assumeront. Après tout, ce deuxième enfant n’arrivera qu’avec 1 an d’avance sur les plans d’origine. C’est quoi 1 an?

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Crédit : http://fr.medipedia.be/

1 an? Nan mais 1 an! 1 an, c’est énorme, c’est 365 jours, bordel! Elle n’a même pas de CDI, de job stable. Elle vivote de petit boulot en petit boulot. 5 ans d’études pour rien… Enfin ça, c’est une autre histoire… Comment vont-ils payer les factures avec un enfant de plus dans la maisonnée? Ah, oui, il y a ça aussi!Parlons-en tiens, de la maisonnée!

On, euh, ils n’ont même pas de chambre pour l’accueillir ce nouveau bébé, il devra dormir avec leur premier enfant, ce petit garçon d’à peine 2 ans. 2 ans et demi en fait. Là n’est pas la question. C’est encore un tout petit, un bébé, un nourrisson. Il va devoir partager sa chambre. On ne lui a pas posé la question à lui. Et s’il ne voulait pas que cette petite chose pollue son espace avec ses cris, ses pleurs et ses cacas? Et s’il voulait dormir et jouer en paix? Et s’il voulait rester encore le bébé de la maison? Le bébé de sa maman? De sa famille? De son entourage? Du monde entier!!!!! Hein? Vous, euh, ils y ont pensé à ça? Ces adultes égoïstes?

Oui, mais quand on y pense. Elle a, jadis, dû accueillir accueilli sa petite sœur, lorsqu’elle est née, dans sa chambre. Elles ont partagé la même chambre pendant 10 ans, et quand on voit la complicité qu’elles ont aujourd’hui, on peut dire que ça en valait la peine. Elles en ont des souvenirs dans cette chambre rose vichy. Elles s’en sont payées des tranches de rire, des heures à jouer, à parler, à écouter de la musique, à rejouer les derniers clips au top de Hit Machine. Puis, au début, sa mère prenait la petite, la nuit, dans sa chambre pour ne pas qu’elle soit réveiller. Elle fera la même chose. Ça sera le plus simple, avec l’allaitement. Du moins jusqu’à ce que bébé fasse ses nuits.

Sauf que… Elle se rappelle très bien, de ce sentiment qu’elle a ressenti pour la première fois quand elle est née, cette petite chose qu’on appelait sa petite sœur. La jalousie. « L’injustice ». Pourquoi, elle, sa petite sœur avait le droit de dormir dans la chambre parentale et pas elle? Elle se rappelle de cette nuit d’orage, où sa petite sœur était lovée dans les bras de sa maman, tandis qu’elle, elle était morte de trouille dans cette chambre soudain trop grande pour elle…
Et puis, c’est sûr, il y en a eu des tranches de rire, toussa, mais il y a aussi eu de sacrées engueulades. Des moments où elle aurait voulu être tranquille pour jouer dans son coin, pour vivre sa pré-adolescence tranquillement.

Non, ça ira. Ils feront en sorte qu’il n’y ait pas de différence. Elle en a trop souffert petite, pas de la part de ses parents bien sûr, mais d’autres personnes. Elle fera, ils feront tout pour que les gens ne les différencient pas, lui le petit garçon, et elle, la future petite fille tant attendue par certains. Sa maman ne le supportera pas, elle sortira les griffes, elle se l’est promis!
Mais elle ne sera pas toujours là… Et comment va-t-il gérer l’abondance de cadeaux pour cette nouvelle petite chose qui ne fait que dormir et pleurer, alors que lui n’a rien? Pourquoi elle et pas lui? Elle a fait quoi pour avoir autant de présents celle-là?

Et en parlant de sentiment, tiens, est-ce qu’elle parviendra à l’aimer autant ce bébé? Leur premier enfant est arrivé comme un don du ciel après une année de deuil. Il a pris une place tellement importante dans son cœur qu’elle n’est pas sûr que l’élasticité de celui-ci suffise. C’est tout pour elle ce petit garçon. Elle le sait. Un autre enfant? Jamais elle ne pourra lui donner autant d’amour, et ça lui fout une trouille bleu.
Pourtant elle l’aime déjà terriblement ce petit truc qui grandit en elle. Elle s’inquiète déjà pour lui. Elle a pleuré de joie quand elle l’a sentie pour la première fois. En fait elle l’aime, elle le sait au fond d’elle, mais elle a peur de l’aimer différemment.

Ils vont gérer. Ça ira. Des milliards d’autres parents l’ont fait. Ils s’en sortiront, comme toujours. Ils vont ramer mais ils trouveront leur rythme de croisière. Ils ont toujours réussi à le faire.
Enfin, deux enfants, ça doit changer la vie quand même. Ils n’ont pas beaucoup de différences en plus. 2 ans et demi presque 3, c’est rien du tout. Leur petit garçon a encore tellement besoin d’eux… Ils se sentent déjà tellement dépassés à certains moments quand la fatigue est là, quand les cris sont incessants, quand la boîte à bêtises est ouverte. Il y en aura deux fois plus.
Et puis, il y a ses ennuis de santé qui la travaille quand même un peu. Comment ça se passera quand elle sera en crise? Quand ses articulations auront décidé de lui en faire voir de toutes les couleurs de sorte qu’elle ne pourra s’occuper ni de l’un, ni de l’autre? Ça lui déchirait déjà tellement le cœur et l’âme quand elle ne pouvait pas habiller, changer ou laver son petit bonhomme. Comment ça se passera quand ce tout nouveau petit bébé qui sera totalement dépendant de sa maman? Et si elle est en crise quand elle devra l’allaiter, comment fera-t-elle pour la tenir, cette toute petite chose qui lui paraîtra peser une tonne?

Elle essaie de ne pas trop y penser. Mais, en fait, elle y pense tout le temps. Les questions fusent dans son cerveau trop étriqué. Ses neurones se bousculent pour tenter d’y répondre. Elle qui aime tellement tout gérer, qui détestent l’imprévu et les questions sans réponses. Pourtant, elle doit y faire face.

Peut-être que ce deuxième bébé fera ses nuits dès son premier jour, comme son grand frère. Peut-être que non.
Peut être que cette aventure qu’est l’allaitement dans laquelle elle a décidé de se lancer cette fois se passer merveilleusement bien. Peut-être que ce sera un terrible échec.
Peut être que ses deux enfants s’aimeront à la folie, peut être qu’ils s’entendront à merveille. Peut-être que ce sera un désastre.
Peut être que ce petit garçon si souriant accueillera sa sœur avec plaisir et sera heureux de partager sa chambre avec un compagnon de jeu. Peut-être qu’il détestera ça.
Peut-être que ce deuxième bébé sera aussi sage et agréable à vivre que leur premier enfant. Peut-être leur fera-t-il une misère sans nom.

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Source : http://www.tfou.fr

Une chose est sure, elle n’arrêtera pas de se torturer l’esprit tant que ce bébé ne sera pas là, parmi eux, et même après, elle continuera de se poser des questions parce que c’est le propre même du parent en devenir.

 

Publié dans Humeurs

Tu devrais dire à ta mère… – Part. 2

Souviens-toi, hier, je te parlais de la façon qu’avaient les gens de trouver un malin plaisir à critiquer ta façon d’éduquer tes enfants.  Ils pourraient se retenir comme certains, mais, non, ils parlent, ils constatent, ils te jugent, toi et ton marmot.

Seulement, j’ai remarqué quelque chose, les gens ne changeront jamais,  je m’en suis faite une raison. Et, quand ils ne s’attaquent pas à ton mode d’éducation de glandu lambda ou du comportement de ton enfant, un peu trop ou pas assez vivant à leur goût, c’est pour mieux critiquer son physique.

Et c’est là, où je veux en venir aujourd’hui. En venir aux réflexions les plus immondes que j’ai pu entendre. S’en prendre à l’éducation que tu donnes à tes enfants, ça va encore, parce qu’en fait, c’est toi qu’on attaque, toi l’adulte qui ne donne pas le bonne exemple.  Quand on touche au physique de ton marmot, c’est déjà beaucoup plus difficile…

Le « problème » qui revient souvent chez nous, c’est que, dans notre grande maltraitance et notre inaptitude à faire grandir notre enfant dans de bonnes conditions, nous avons décidé de laisser ses cheveux pousser. Oui, oui, c’est ça, le bas qui blesse. Ça revient tous les jours sur le tapis. Les critiques et autres remarques sont quotidiennes.

« Tu devrais dire à ta mère de te couper les cheveux. Tu ressembles à une fille comme ça ».
Oui, je te confirme, toi qui n’en crois pas tes Mireilles, langues pendues, entre confusion et perte de foi en l’Humanité. Alors, oui, je te confirme,  cette réflexion a bien été faite, par un adulte d’une cinquantaine d’années en pleines fonctions de ses moyens.
Décortiquons la chose…
« Tu devrais dire à ta mère… ».
En fait, sauf si mon taille 42/44 a rétréci subitement (ça serait top super mine de rien) , sache que je suis juste en face de toi et tu peux toujours me parler en direct, je te répondrai sans aucun problème.
Non mais sérieux? « Tu devrais dire à ta mère »???? C’est une blague? Genre tu crois vraiment qu’il va passer le message du haut de ses 2 ans? Ou bien tu as cru, dans ta tête, qu’en le disant comme ça, ça passerait mieux?
« A ta mère… »
Et le père? Il est où? Ah, mais oui! Suis-je concon! Juste à côté de toi aussi… Mais j’imagine, encore une fois, que dans ta cervelle écervelée  de moineau ou de vieux (au choix), tu t’ais dit que c’était un boulot de gonzesse. Me trompe-je? L’idée que ça puisse être le papa qui décide/coupe avec la maman, les cheveux de son enfant, tu n’y as même pas pensé?
« Te couper les cheveux… »
Ah! C’est toi qui décide maintenant? Et s’il n’a pas envie qu’on lui coupe les cheveux, si ça lui convient comme ça? Et si on le laissait prendre la décision plutôt que toi, la Monique qu’on voit tous les 31 février? Tu le prendrais comment si je te coupais les cheveux là, maintenant, sous prétexte que le rat crevé qui te sert de perruque m’insupporte?
« Tu ressembles à une fille. »
Euuuuh… Bon en même temps, cette personne pense encore que de s’occuper d’un enfant est une tâche de « femelle » donc ça ne m’étonnerait qu’à moitié qu’elle s’imagine que garçon = cheveux à la brosse et fille = bouclettes dorées attachées à l’aide d’un ruban de soie bien rose..

Cette phrase, somme toute bénigne, reste à mon goût une des plus puantes que j’ai pu entendre. S’adresser à un enfant d’à peine 2 ans, lui faire ce genre de réflexion, arriérée, genrée au possible, me tue. Le fait que l’on s’attaque au physique d’un gamin parce qu’il n’entre pas dans le moule du parfait p’tit boy qu’on s’attend à voir m’irise le poil, le fait qu’une personne, ou plusieurs d’ailleurs, se permettent de juger notre enfant sur son apparence me met hors de moi. Je n’aurais entendu ce genre de réflexion qu’une fois, j’aurais largement pu passer outre… Mais non, nada, que neni!

« Oh! La jolie petite fille!
– Non, c’est un garçon…
– Ben, oui mais avec ses cheveux longs, on dirait une petite fille! »
(Conversation avec le parfait inconnu du jardin public)
Et toi, t’as bien une tête de gland et je ne te le dis pas! Quoique…
« Oh! Le joli petit gland!
-M’enfin, je ne suis pas un gland?!
– Ben oui, mais avec sa petite calvitie on dirait quand même un gland! »

« Eh bien, jeune homme (ah elle a compris elle), tu as les cheveux bien longs pour un garçon, faudrait me couper tout ça! » 
(voisine décrépie)

« Elle est mignonne, elle a quel âge?
– IL! Il a deux ans.
– Ah bon???’
(caissière myope) 
Ah! Attendez, non autant pour moi, attendez, je vérifie… Ah ben, je ne sais plus… C’est malin…

« Dis-donc, tes parents connaissent pas les ciseaux? »
(vieux voisin comère)
Il a au moins le mérite d’utiliser le mot « parents »…

« C’est rigolo, un petit garçon avec les cheveux longs. Ah! Les jeunes parents de nos jours, font des trucs qu’on n’aurait jamais fait avant! Z’avez pas peur des poux? »
(vieille dame de la boulangerie)

De ce constat alarmant sur le génie humain, sa bêtise et son besoin insatiable de critiquer, j’en tire la conclusion suivante, c’est en les faisant chier avec des réponses auxquelles ils ne s’attendent pas qu’on obtient la meilleure des vengeances (ouai, je suis comme ça moi). Alors, sur la question des cheveux, j’ai trouvé une réponse toute faite, une réponse, qui, je le sais, fait jazzer sur mon côté original un peu barré : non je ne les couperai pas parce que nous sommes Normands, descendants de Rollon,Viking, et que tout bon viking se doit de porter les cheveux longs pour la force et le courage, ou encore que j’aimerais qu’il ait les cheveux longs comme le petit René-Charles de la Céline Dion. C’est selon mon humeur.

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Plus sérieusement, au tout début, ces réflexions me touchaient profondément, certains me blessent encore aujourd’hui, dire le contraire, serait mentir.
Me dire comment je dois éduquer mon enfant, me laisse un arrière goût amer, comme une petite voix dans la tête qui me dit que je fais mal.
Me dire que notre garçon ressemble à une fille seulement parce qu’il a les cheveux longs, me laisse plutôt penser qu’en fait le monde n’a pas tant évolué que ça au cours de ces dernières années, qu’on est encore et toujours ancré dans la théorie des genres. Parce que mon fils a les cheveux longs, blonds (oui apparemment ça entre aussi en compte) et une silhouette fluette (oui, ça aussi), il sera, plus ou moins toujours, considéré comme une petite fille.

Je me dis que parfois, le monde est bien triste, que l’évolution des mœurs n’est pas si en marche que ça, que les gens tout court n’ont pas tant évolué que ça.

Je ne me permettrai jamais de parler éducation ou de donner mon avis sur telle ou telle façon d’éduquer un enfant, que ce soit sur le blog ou a des amis/famille. Je ne me sens pas être à même de juger de laquelle est bonne et laquelle est à conspuer pour la simple et bonne raison que, selon moi, il n’y a pas de UNE bonne et UNE mauvaise éducation à suivre. C’est l’affaire de chaque parent. L’éducation n’est, à mon sens, pas quelque chose de figé. C’est pourquoi, nous continuerons, M’sieur Stache et moi, à faire  ce qui nous semble juste pour donner la meilleure éducation qui soit, à nos yeux, pour Zarico.
Alors si tu me lis, voisine décrépie, inconnu du jardin public, vieille dame de la boulangerie ou encore voisin comère, allez dire à vos mères de vous acheter un peu d’ouverture d’esprit et à vous apprendre à regarder dans vos plates-bandes.

Publié dans Humeurs, Papotage

Tu devrais dire à ta mère… – part. 1

Il est des gens – bon allez, soyons clair, la plupart – qui adorent, que dis-je, se passionnent à s’immiscer dans l’éducation de tes enfants et ta façon de t’y prendre avec eux.

Que celui ou celle qui n’a jamais connu pareille situation me jette la première couche emmerdée ou se taise à jamais.

C’est leur reality show à eux, leur nectar, la raison pour laquelle ils se lèvent le matin.

La nature humaine oblige, le jugement restant le propre de l’homme à mon goût, comme un besoin primaire, on ira toujours se rassurer en allant voir chez les autres comment ça se passe. On en arrivera toujours à se dire que chez ces autres, ce n’est , en fait, pas tellement mieux que ça, qu’en fin de compte notre vérité et notre façon de faire n’est pas si mal que ça.
On finira toujours pas s’auto-démontrer que notre cher progéniture est bien plus réussi que celui des Kardachiants, bien mieux élevé que celui des Brangelinards ou bien mieux habillés que celui des Beckhakham.

Il en est de ceux qui savent le faire en silence, je ne crains pas trop le tolet en avouant, ce terrible secret de l’humanité, qu’on le fait tous plus ou moins.

Il en est de ceux qui débriefent, papotent, critiquent – même si je suis d’avis qu’on ne critique jamais, on ne fait que constater (mauvaise foi) – entre amis/ en famille, une fois les parents et le petit monstre en question partis.

Et, il en est de ceux qui ne se gênent pas. Parce qu’ils sont maladroits ou pas, parce qu’ils sont sans gênes la plupart du temps, parce qu’ils pensent avoir la science infuse ou LA vérité entre les mains. Pour moi, ce sont certainement les pires (j’ai bien dit pour moi, ben oui, c’est mon blog après tout).
Ce sont ceux qui n’hésiteront pas à « exprimer » plus ou miens ouvertement ce qu’ils ont à te dire sur ta façon de faire avec TON môme. Mais attention! Cette personne agit uniquement pour ton bien et celui de ton enfant. Dieu soit louer -Merde! Je ne crois pas en Dieu -on avait justement besoin d’une aide sociale quant à savoir comment faire taire ces cordes vocales qui nous servent de progéniture, coiffer leurs chevelures un peu trop proéminente (oui, madame, ce genre de personne n’hésitera pas à aller jusque là!), etc.

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Elles s’adresseront à toi, toujours de manières similaires, avec des phrases types, du genre :

« Je serais toi… Je ne le laisserais pas faire, faut pas qu’il fasse ci ou ça/ je ne crierais pas, il ne faut pas crier après un enfant… ».*
Alors… TU serais moi, tu serais certainement à bout de nerfs au bout de 10 nuits quasi blanches et d’autant de jours de cris, hurlements, ou bien je veux bien ton secret. Alors, vas-y, prends le! Hésite pas! Vas-y, je te regarde!  Alors on fait quoi? On crie, on le câline? Non, parce qu’il va falloir se mettre d’accord aussi! Un coup trop stricte, un coup pas assez, un coup trop gentille, un coup marâtre, j’avoue que je ne suis plus trop!
* Fonctionne aussi avec « à ta place… », « perso… », « honnêtement… ».

« Tu sais, si je peux te donner un conseil… ».
A prononcer avec l’accent parisien (parole de provinciale).
Non, je n’ai pas envie, mais de toute manière, tu t’en bats, tu le feras quand même!

« Je serais toi (tiens te revoilà, toi!), j’essaierais la méthode Jeannine Trucmuche, c’est reconnu, et c’est ce qu’il y a de mieux pour les enfants ».
Ok, donc là, tu insinues clairement que je ne sais pas m’occuper de mon gamin. Et si je ne veux pas? Et si je voulais faire à ma manière? Ah bah non, tu as raison! L’éducation, ça s’apprend dans les bouquins, c’est bien connu, tous les enfants sont les mêmes, sur le même moule, même caractère, même sensibilité, des petites machines dans un corps d’humain. Tu as raison vaut mieux suivre l’éducation à la mode, c’est tellement mieux!

 » A mon époque, il aurait pris une bonne claque au cul… ».
Cool, tante Monique, mais la torture et la peine de mort, ça fait belle Lucette que c’est interdit. Et puis, on est contre, tout simplement.
 » Ben, il sera mal élevé. Une bonne fessée, ça n’a jamais tué personne ».
Je n’en ai jamais eu, et je pense être bien élevé, non? Oh et puis NO COMMENT, parce que il n’y a rien à tirer avec ce genre de discours fermé.

Pour l’éducation, tu l’auras compris, tu n’es pas à l’abris de te faire farcir le croupion de réflexions. Perso (Eh! Eh!) nous avons décidé de suivre nos propres idées, sans ouvrir de bouquins sur l’éducation, parce que c’est notre choix, de ne pas taper comme le conseille Tante Monique, parce que c’est notre choix, en utilisant des moments de retour au calme dan sa chambre quand il est énervé plutôt que de lui en coller une ou de le secouer, parce que c’est notre choix, en le faisant dormir dans son lit dès sa naissance, parce que c’est notre choix, en ne l’allaitant pas, parce que c’était mon choix, en le laissant parfois pleurer un peu, en le câlinant plus que de raison, en ne le forçant jamais à manger, en lui expliquant tout parfois trop, en ne lui mentant jamais, en insistant sur la politesse parfois un peu trop aussi, et en l’écoutant beaucoup trop. Parce que tout ça, c’est notre choix, un choix réfléchi, un choix que nous avons fait tous les deux, son papa et moi. Bref, en essayant de lui apporter tout ce dont il a besoin, selon notre point de vue, pour se construire une identité, une vie d’adulte sans avoir peur de la frustration, de la colère des autres, de l’amour, en réussissant dans ce qu’il souhaite, parfois non sans épreuves, mais toujours avec envie et passion.

Si seulement l’éducation était le seul point de critique pour les gens… Mais non, il en est de ceux qui s’attaquent même au physique…

– A SUIVRE –

Publié dans Humeurs

La malédiction des fêtes de fin d’année

Je crois dur comme fer à la magie de Noël, aux scintillements dans les yeux des enfants (et des adultes). Je crois en la ferveur et la joie des familles retrouvées autour du sapin de Noël croulant sous les cadeaux. Je crois en toutes ces petites intentions que l’on porte à nos proches. Je pourrai même te dire que je crois encore au Père Noël. Je suis cette femme de 26 ans, qui s’émerveille en voyant les lumières clignoter dans les rues, ou qui ne peut décrocher son sourire en coin lorsqu’elle entend un chant de Noël.

Je sens cette ferveur monter en moi dès octobre avec cette impatience intrépide de chercher le cadeau qui plaira à tel ou tel membre de la famille. Je pense à ce que je pourrai leur offrir pour les remercier de leur présence au quotidien. Je pense à mon sapin, décoré au millimètre près, avec toutes ces décorations que je chine depuis quelques années maintenant. Je me hâte de voir la réaction de notre Z. devant l’amoncellement de présents qui l’attend. Je trépigne de retrouver les miens le temps d’une journée, d’une soirée, d’entendre les rires, les conversations animés et les blagues s’entremêler autour du repas gargantuesque dont on se plaindra le lendemain de nous avoir donner mal au foie.

J’aime Noël! Non, j’adore Noël, je ne peux et ne pourrai jamais le nier.

Mais…

Autour de nous, et peut être encore autour de ceux qui sont autour de nous (je me comprends), il y a une sorte de malédiction qui traînent, qui nous hantent et nous ramènent, chaque année, à la réalité. Une sorte d’anathème jetée sur nous et/ou nos proches qui nous rappelle inlassablement que la vie est une pute.

Cette malédiction, a cette année, jeté son dévolu sur nous. Je pensais y échapper, notre vie étant heureuse et pleine d’amour. Mais non, elle a trouvé le moyen de s’immiscer dans le quotidien de ceux qui n’ont rien demandé.
Je ne cherche pas ici à justifier mon absence de ces derniers temps, mais je me dois de t’expliquer cette distance et ce plus-envie-de-rien qui ont pris peu à peu le pas sur mon envie d’écrire.

Comme dirait belle-maman « je rêverais que Novembre soit dissout de la carte! ». Je crois qu’elle n’a pas tord. Et force est de constater qu’avec les années elle a même entièrement raison.

Tu le sais peut-être, je souffre de maux de dos qui m’empoisonnent la vie depuis quelques annés maintenant. Ces derniers temps, ces douleurs se sont faites sentir plus que d’habitude, devenant de plus en plus terribles, de plus en plus fréquentes. elles s’installent pour des durées indéterminées me forçant à me comporter comme une personne à mobilité réduite, rendant les gestes du quotidien pratiquement intolérables. 
Je ne peux plus porter, je ne peux plus changer ou laver mon fils. Le mettre dans son lit m’est devenue parfois totalement impossible. Il y a des jours où je ne peux même plus marcher, me lever de mon lit est un simple supplice.

J’ai 26 ans.

J’ai 26 ans et des douleurs articulaires d’une personne de 80 ans.

Après trois semaines de douleurs violentes, mon médecin s’est décidée à me faire passer quelques examens. Une arrière pensée me trottait dans la tête… Elle s’est révélée vraie une fois les résultats arrivés.

Le soucis, c’est que je n’ai que 26 ans. Rien ne peut être confirmé ou infirmé même si les doutes sur une pure coïncidence sont moindres pour mon médecin. Pour elle, c’est le début. Le début de la merde… Le début d’une maladie auto-immune dont mon papa souffre, et dont je connais les moindres détails.

Une maladie que je vois évoluer tous les jours sur mon père. Une maladie qui bousille sa vie et le fait souffrir horriblement. Une maladie qui a mis nos vies entre parenthèses depuis bientôt 10 ans. Une saloperie de maladie dégénartive dont on ne vient pas à bout mais dont on apprend à vivre avec.

La polyarthrite rhumatoïde ou PR pour les intimes.

 La PR est une maladie dégénérative inflammatoire chronique qui touche les articulations. Ca vend du rêve, n’est-ce pas?

Le diagnostic est très difficile à poser au début de son évolution car les signes cliniques sont très rares. Seulement, dans la famille, nous beaucoup l’ont. Une sorte de prédisposition génétique. Un tirage loto gagnant. Ce qui laisse peu de place à la fameuse coïncidence que mon médecin a bien voulu me laisser croire au début et dont elle ne parle plus aujourd’hui.
j’ai 26 ans et mes os du dos s’effritent, s’érodent me laissant pour seul cadeau une démarche de jeune mariée au lendemain de sa nuit de noce.

Le parcours est long, semé d’embûches et de culs de sac. Je le sais. Je suis la première à le savoir. Mon père a mis presque 5 ans à être diagnostiqué, laissant la maladie s’installer paisiblement aux creux de ses articulations, le laissant souffrir chaque mois un peu plus, et ne laissant plus de place, aujourd’hui, à un traîtement efficace.
Les traîtements sont hasardeux. On teste. On expérimente. On sert de cobaye. Ca fonctionne un temps, puis ça s’aggrave, ça dégénère encore un peu plus. Le voir comme ça depuis des années me tuait déjà. De voir mon père si plein de vie, se renfermer et souffrir en silence, me révoltait à l’époque. Rien, rien ne peut le soulager et ça me met hors de moi!
Cette dimension qui avait déjà tellement d’importance dans ma tête, a envahi tout mon cerveau et tout mon corps. Je me vois maintenant à travers lui dans quelques années. Et ça me fout les boules.

Je tiens de l’autruche. Je fonce tête baissée, je me mets des oeillières et me planque volontier dans un petit trou pour ne pas regarder autour de moi. j’ai une trouille bleue de l’avenir. Je préfère parfois, vivre au jour le jour, sans voir ce que m’attend demain. Sauf que là, sauf que pour ça, je ne peux pas. Je l’ai en face de moi l’avenir. En plein dans ma face!

C’est d’autant plus dur. Enfin pour moi en tout cas.

Dur de comprendre, maintenant (et dans des conditions bien moindres) la douleur que ça engendre réellement.
Dur de voir, qu’en effet, ça bouffe la vie, le moral, le courage, la joie et l’optimisme.
Dur de voir à quel point les gens ne prennent pas au sérieux la douleur des autres, et encore moins des leurs, de peur de voir la réalité en face?
Dur de se faire appeler « la tante Cerfeuil » ou « cinéma » alors que, le matin même, on a mis 20 minutes à se lever, 10 minutes à enlever son pyjama et 10 autres à enjamber la baignoire, sans parler de l’enfilage des chaussettes et encore moins celui des chaussures.
Dur de s’entendre dire que l’on est jeune et que ce n’est rien, que plein d’autres personnes souffrent du dos et qu’elles n’en font pas une maladie, alors que depuis bientôt 1 mois et demi, il m’est impossible de m’occuper toute seule de Z.

Ma soeur m’avait prévenue, elle qui souffre de terribles migraines chroniques, les gens ne prennent pas au sérieux ce type de maladies. Les maladies chroniques qui, aux yeux de tous peuvent paraître bénignes et anodines,  comme maux de dos et les maux de têtes, ne sont pas graves pour eux. Un anti-inflammatoire et ça repart! Oui. Mais non. Si c’était aussi simple, je ne serai sans doute pas en train d’écrire ce roman.
Du haut de ses 20 piges, elle m’a donné une belle leçon. Apprendre à faire sans ce que les gens pensent. Apprendre à vivre avec sa douleur. Apprendre à la gérer. Parler aux bonnes personnes, celles qui te comprennent, celles qui sauront t’écouter et te soutenir. Et surtout, surtout, laisser de côté ceux qui ne prennent pas au sérieux ta douleur et en aucun cas tenter de se/la justifier.

Mon père, lui, me dit que l’on apprend à vivre avec.

Il ont raison.

J’ai décidé de suivre leurs préceptes, de ne pas me plaindre et de faire avec, pour eux mais surtout pour Z. Il me faut juste le temps d’avaler la pilule et de faire les derniers examens. Je garde une petite once d’optimisme en me disant que ce n’est peut être pas ça, qu’ils se sont peut être tout simplement tous trompés.

En attendant, mes parents, ma soeur, mes amis et M’sieur Stache sont simplement là, présents, à l’écoute et ça fait terriblement de bien. Ils prennent au sérieux mon mal être, ma peur de l’avenir et je les en remercie.

Je ne suis pas seule, bien entourée. C’est sans doute ça aussi la magie de Noël…

Publié dans Humeurs

J’fais ce que j’peux (et aussi un peu ce que j’veux)!

Ça fait bien trop longtemps que ça bouillonne dans ma cervelle de maman, mais aussi de blogueuse, mais surtout de maman.

Si tu me suis régulièrement, tu dois avoir remarqué que je ne parle pas beaucoup (voir jamais) d’éducation, ni ne me positionne pour telle ou telle « manière » d’éduquer (ce que je trouve ridicule). Tout simplement, parce que je pense que ce n’est pas la place d’un simple (et j’insiste sur le mot « simple ») blogueur de faire l’apologie de SON éducation et de la faire passer pour celle qu’il faut suivre – en rendant soit dit en passant tous les autres parents qui ne suivraient pas ce modèle pour des débiles mentaux ou parents matraitants – même en écrivant qu’on l’expose « juste comme ça » sans animosité aucune.
Il faut arrêter avec ça, quand on est blogueur, on expose pas « juste comme ça », ce n’est pas vrai, on prend part à ce que l’on écrit, on y croit jusqu’au bout et on sait très bien qu’il y aura des répercussions. Ce qui explique parfois les joutes commentesques (nouveau mot inscrit au Dictionnaire franco-mumchesque des Editions Stache) entre les pauvres lecteurs qui donnent leurs points de vue et des blogueurs un peu trop emballés par leur juste-comme-ça-mais-en-fait-fais-comme-moi-ou-ta-gueule.

Ce que je veux dire par là, c’est qu’aujourd’hui, beaucoup de jeunes parents, ou moins jeunes d’ailleurs, se tournent vers les blogs parentaux pour y trouver réconforts, bons plans, solutions, soutiens même parfois, pour pouvoir discuter et pourquoi pas échanger sur ce rôle si difficile à tenir. J’étais la première dans ce cas, avant même de bloguer.

Malheureusement, très rapidement, je me suis rendue compte que beaucoup ne correspondait pas du tout à mes attentes et que bien souvent je finissait la lecture des billets avec le cerveau tout retourné  sans même que je ne m’en aperçoive.

Machine-le-Blog fait comme ça? Mais moi, je ne fais pas du tout comme ça?! Merde… Ca y est, j’en étais sure… Je suis une mauvaise mère…

Et faut pas croire, ce n’est pas parce que je tiens un blog aujourd’hui que toute cette culpabilisation latente a disparu!  Bien au contraire, j’ai l’impression que le poids n’est que plus lourd.

J’ai l’impression qu’aujourd’hui pour être blogueur parental et avoir une once de succès il faut se placer dans une classe de parents. Tu en as de différentes sortes, des drôles et des moins drôles, des relous, des bien culpabilisantes. (Attention, je ne montre personne du doigt, ce que j’essaie de montrer ici, ce n’est que mon ressenti (humorisitiquement) face à tout ça, aucun jugement, chacun fait ce qu’il veut.)

* Les Bienveillants : ceux qui n’élèvent jamais la voix sur leurs enfants et encore moins la main, qui leur expliquent tout à merveille, ce qui est bien et pas bien, qui leur laissent faire leurs propres expériences, qui ne punissent pas, et ne prononce jamais Voldemore « non« .
* Les Montessoriens : ils reviennent un peu à ceux du dessus, mais en plus font de leur maison un endroit de parfaite liberté, où ce n’est pas le monde de l’enfant qui s’adapte au monde de l’adulte, mais où le monde de l’adulte s’adapte à celui de de l’enfant.
* Les Bads parents : ceux-ci en ont ras la casquette de leurs mouflets alors ils râlent, disent en avoir marre de leurs rejetons, sautent de joie lorsqu’ils les confient à papy et mamie, hurle de bonheur quand ils sont à l’école et sont à la limite de la pendaison au moment des vacances.

Et les parents « normaux » dans tout ça?

Ceux qui font en sorte de s’en sortir et d’élever leurs enfants de la manière qui leur semble la plus convenable? Ceux à qui il arrive de péter un câble et de hausser le ton sur leur enfant ou de le punir (sans pour autant passer sous Prozac)? Ceux qui ont décidé de se référer à eux-même et non à tous les bouquins sur l’éducation vendus dans le commerce? Ceux qui ont hâte d’être en vacances pour pouvoir profiter de leur progéniture? Ceux qui rêvent de passer leurs mercredis après-midis à se geler le cul dans un parc ne serait-ce que pour voir leurs enfants autrement que le soir? Ceux qui justement rentrent le soir après une journée de boulot éreintante et qui osent dire « non » à leur enfant en train de monter dans le lave linge ou de nettoyer le chien avec du liniment (ces faits sont purement imaginés…)?

Par « normaux » (certainement pas le mot adapté, mais je me définis comme tel), j’entends ceux qui font comme ils peuvent selon leur intuition, leur moyen, selon ce qu’il leur semble le meilleur pour leur enfant mais qui le font de tout leur cœur, et qui préfèrent suivre leurs propres préceptes en restant 100% naturel, sans s’inventer un personnage dont ils doivent se forcer à tenir le rôle, plutôt que ceux formatés dans des bouquins? Ne nous a-t-on pas appris, non je reprends, n’a-t-on jamais appris par nos propres expériences que chaque personne (enfants et adultes confondus) est différente?

Aujourd’hui, j’ai la nette impression, et pour en avoir parler autour de moi je suis loin d’être la seule, que si tu ne t’identifies pas à un de ses courants parentaux tu es un mauvais parent. Ces fameux parents qui se plaignent de faire face aux critiques mais qui ne supportent pas qu’on ne fassent pas comme eux (je parle de certains d’entre eux! Pas tous! Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit!).

Au fond, je me suis vite sentie perdue dans se fouillis de mamans qui se disent imparfaites mais qui en réalité nous font voir le contraire.  Je me sentais coupable, incapable et surtout, la pire des choses, je me voyais comme une mauvaise mère.

C’est à ce moment, généralement, que tu commences à psychoter, pire à culpabiliser! Je me suis même vue à des moments, ne plus savoir quoi faire ou dire à Z. lorsqu’il faisait une ânerie de peur d’être une mère dite « violente » par ses paroles ou ses actes… Il m’est arrivée de lire que dire un « non » un peu trop fort était une forme de violence, et quand t’es jeune parent, tu ne penses qu’à une chose, ne surtout pas lui faire de mal C’est alors que ton cerveau s’englue, se contredit et te voilà perdu(e) face à un enfant qui rigole en renversant de l’eau sur ton ordinateur.
Je ne savais plus quoi faire avec mon propre enfant de peur qu’on ne me juge, de peur qu’une petite souris aille répéter que j’avais puni mon fils ou que je lui avais crié dessus parce qu’il avait fait une ânerie.

Je me suis retrouvée face à ce bonhomme d’à peine 1 mètre, plantée agenouillée devant lui, à ne plus savoir quoi faire ou dire, commencer à hausser le ton, m’arrêter, recommencer, plus doucement, le voir éclater de rire alors que je lui explique quelque chose d’important pour finir par me dire « au revoir » en gloussant et rester plantée là, comme une conne.

Je me suis retrouvée à jouer un rôle pour bien faire.

Oui mais non. Ce n’est pas la bonne solution. Un enfant, je pense, n’est pas idiot, et ressent très bien quand quelqu’un joue faussement. Mon Z. sait très bien que je suis une râleuse, que je bougonne, que crie parfois, que j’explique, ça oui j’explique, mais avec ma grosse voix de Normande à l’accent prononcé et tenter de me forcer à ne pas lui dire « non » serait tout bonnement faux.

Puis je me suis souvenue d’un truc que ma mère m’avait balancée un jour, à ma grande époque du personne-ne-m-aime-surtout-pas-mes-parents-je-suis-la-plus-malheureuse-du-monde (l’adolescence quoi), où je lui reprochais toujours de préférer ma sœur à moi…

Tu auras beau lire tous les bouquins du monde sur l’éducation, ça ne s’apprend pas. Chaque enfant est différent et tu t’adaptes. Avec un enfant on ne fait pas comme on veut, on fait surtout ce qu’on peut!

La Vénérable Sage Mamithie

Elle a raison. Elle a fichtrement raison. Alors plutôt que d’écouter les autres, si plutôt que tout ça, on faisait tout simplement à notre sauce? Ne serions-nous pas tout simplement plus confiant?

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Je n’ai pas honte de dire que oui je l’aime à la folie et que je serai prête à n’importe quoi pour lui, mais que oui, parfois je crie sur mon fils, oui, il m’arrive de le punir parce qu’il a fait une grosse ânerie, oui, parfois en rentrant du boulot, j’ai juste envie de silence, mais que quand je le vois avec son harmonica, il me fait juste rire, oui, j’ose lui dire « non » et que non, ce n’est pas violent. Mes parents m’ont très souvent dit non, et je n’ai jamais ressenti le besoin d’appeler Enfance maltraitée. Je peux même t’assurer qu’aujourd’hui je les remercie. Je les remercie de m’avoir appris qu’on ne peut pas tout avoir dans la vie, de m’avoir appris la frustration, je n’en suis sortie que plus grandie.

Je ne suis pas sure qu’il faille lire des livres pour éduquer honnêtement et sincèrement ses enfants. Je préfère largement faire à ma sauce, avec mes erreurs et mes victoires, plutôt que de ranger mon fils dans une case ou que de jouer un rôle qui n’est pas moi devant lui. Je me refuse de lui mentir.

EDIT : je précise que cet article est à connsonnance ironique, le but ici est de montrer qu’il faut arrêter de devoir s’enfermer dans des cases vis à vis de l’éducation de nos enfants. (Je le précise car je me fais déjà incendier… dommage, cela prouverait-il encore une fois qu’on ne peut donner son avis même avec humour?)

Et vous?